Femme applique sérum

Études d’efficacité en cosmétique : comprendre, choisir et valoriser les preuves scientifiques

Dans un marché cosmétique où l’innovation est constante et la concurrence féroce, prouver l’efficacité réelle d’un produit est devenu un critère essentiel de crédibilité — tant pour les professionnels que pour les consommateurs. Loin d’être une simple formalité marketing, les études d’efficacité cosmétique répondent à des méthodologies strictes, conçues pour objectiver les bénéfices d’un soin sur la peau, les cheveux ou les ongles. Elles sont au cœur de la valorisation scientifique des allégations cosmétiques, encadrées par la réglementation européenne (Règlement CE n°1223/2009) et par les recommandations de la Commission européenne.

Pourquoi réaliser une étude d’efficacité en cosmétique ?

L’objectif principal d’une étude d’efficacité est de démontrer scientifiquement qu’un produit tient ses promesses : hydratation, anti-rides, éclat, régénération, apaisement, régulation séborrhéique, etc. Ces études permettent de valider les allégations produits (claims) inscrites sur les packagings, les supports marketing et les fiches techniques. Dans l’Union européenne, toute allégation doit reposer sur des preuves vérifiables, sincères et pertinentes, conformément au Règlement (UE) n°655/2013.

Au-delà de l’aspect réglementaire, ces études jouent un rôle stratégique dans le développement produit :

  • Elles orientent les choix formulatoires.

  • Elles rassurent les distributeurs et les professionnels de santé.

  • Elles renforcent la confiance des consommateurs, notamment via des chiffres mesurables et des visuels avant/après.

Quels types d’études d’efficacité existe-t-il ?

Il existe trois grandes familles d’études d’efficacité, qui peuvent être combinées selon le type de produit, son positionnement, et les effets revendiqués.

1. Les études instrumentales (objectives)

Ces études utilisent des appareils de mesure normés, opérés par des laboratoires spécialisés, pour quantifier des modifications biologiques ou physiques de la peau. Elles apportent des résultats objectifs, chiffrés et reproductibles.

Parmi les plus courantes :

  • Cornéométrie : mesure du taux d’hydratation de la peau.

  • Cutométrie : évaluation de l’élasticité et de la fermeté cutanée.

  • Téwamétrie (TEWL) : mesure de la perte insensible en eau, donc de la fonction barrière.

  • Chromamétrie : mesure des variations de couleur (éclat, rougeurs, taches).

  • Profilométrie 3D : évaluation des rides et reliefs cutanés.

  • Sébométrie : quantification de la sécrétion de sébum.

  • Photographie standardisée avant/après avec analyse numérique d’images.

Ces tests sont réalisés in vivo sur un panel de volontaires, souvent en double-aveugle et avec comparateur (produit placebo ou non traité), sur des durées variables (7 à 56 jours, voire plus).

2. Les tests cliniques sous contrôle dermatologique

Ils sont réalisés sur des volontaires humains, selon un protocole encadré par un médecin (dermatologue ou médecin investigateur). Ce type d’étude permet d’observer les effets globaux du produit, dans des conditions d’usage réel, mais sous supervision scientifique.

L’investigateur évalue :

  • L’état de la peau (toucher, souplesse, desquamation, rougeurs).

  • L’évolution des signes visibles (ridules, sécheresse, comédons…).

  • Les éventuels effets indésirables ou réactions cutanées.

Ces tests sont souvent associés à des questionnaires de satisfaction complétés par les volontaires, permettant de recueillir des données dites "senso-subjectives".

3. Les tests d’usage consommateurs (auto-évaluation)

Ces études consistent à faire tester le produit par un panel de consommateurs ciblés (selon le type de peau, l’âge, les besoins spécifiques), à domicile ou en conditions simulées. Les participants remplissent un questionnaire normalisé après une période d’utilisation (souvent 21 à 28 jours). On recueille leurs perceptions sensorielles (texture, parfum, confort), leurs impressions sur l’efficacité perçue, et leur intention de rachat. Bien que subjectifs, ces tests sont précieux pour cerner l’acceptabilité du produit, le vécu utilisateur et la cohérence entre la promesse marketing et l’expérience réelle.

Comment sont encadrées les études d’efficacité ?

Les études d’efficacité doivent répondre aux critères juridiques des allégations cosmétiques (véracité, sincérité, données suffisantes, pertinence, loyauté, décision éclairée du consommateur). Ces principes sont définis par le règlement (UE) n°655/2013 et détaillés dans les Technical Guidelines de la Commission européenne (Annexe III du document de 2017).

En pratique, cela implique :

  • La sélection d’un laboratoire ou centre d’évaluation indépendant.

  • La rédaction d’un protocole précis validé avant étude.

  • L’analyse statistique rigoureuse des résultats (significativité, taille d’effet).

  • La conservation des rapports complets dans le DIP (Dossier d’Information Produit), comme preuves des allégations.

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